La première fois que Jean est entré dans mon cabinet avec sa mère, il ne m’a pas regardée, pas dit bonjour. Visage fermé de l’enfant de 9 ans qui vient là parce que sa maman l’y emmène, alors qu’il serait bien mieux à la maison à construire des legos.
Sa mère, douce et attentive à son fils, me présente son trésor: diagnostiqué précoce, il est, comme c’est souvent le cas, hyper-sensible et a du mal à gérer ses émotions. Les larmes arrivent vite et parfois, il peut aller jusqu’à se prostrer sans rien dire. Cette «faiblesse» le complexe vis-à-vis des autres.
Pendant tout l’échange avec sa mère, Jean ne me regarde toujours pas, ne décoche pas un sourire et ne répond pas à mes questions. Visage et corps figés, hermétiques.
Nous passons à la pratique: introduction à la sophrologie. Le mot doit sembler bien compliqué et mystérieux pour un enfant qui n’en a jamais entendu parler.
Alors, pour rendre ce mot plus concret et ludique, je sors ma bougie et je la pose devant lui.
Pour la première fois depuis une demi-heure, je vois une expression sur le visage de Jean: dans ses yeux qui s’ouvrent, la curiosité et l’intérêt. Et quand j’allume la flamme de la bougie son regard s’illumine…et il sourit ! Enfin !
En soufflant doucement sur la flamme, sans l’éteindre, Jean apprend à contrôler son souffle. Première sensation rassurante de maîtrise de son corps…pour plus tard pouvoir maîtriser, gérer ses émotions.
Il entre tout de suite dans le jeu, se montre persévérant, volontaire.
A la fin de la séance, Jean est détendu, à l’aise. Le courant est passé.
La suite ne sera que du bonheur: Jean capte, absorbe, s’approprie tous les «outils» que je lui transmets. Il les intègre immédiatement et les utilise quand il en sent le besoin: montées émotionnelles gérées, en 6 séances.
Un enfant métamorphosé, grâce à la flamme magique d’une bougie !