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A coeur perdu

Monique est une dynamique dame de 87 ans qui oublie souvent l’âge qu’elle a. Mais son coeur, lui, le lui rappelle avec force. Cette ancienne psychologue, qui recevait encore dans son cabinet il y a un an (!!!), est atteinte d’une arythmie massive.

Le jour, elle s’active et n’y fait pas attention. Mais la nuit, c’est une autre affaire. Lorsqu’elle se lève, plusieurs fois, et qu’elle retourne dans son lit, elle sent son coeur qui cogne dans tout son corps. Ce coeur qui soudain s’affole et perd son rythme l’angoisse et l’empêche de se rendormir.

Sa cardiologue craint l’AVC et envisage un choc électrique. Monique en a peur.

Elle me demande de l’aider à calmer cette arythmie et tenter d’éviter ce geste médical violent. Mais avec toutes les réticences à la sophrologie de la psychologue qui «mentalise» et résiste au lâcher-prise.

Elle évoque une vie réussie: 25 ans de mariage, 4 enfants, 11 petits enfants, 3 arrières petits-enfants…Une famille très importante pour elle.
Mais il y a des ombres qui passent dans ce récit. Monique est veuve.
Et Monique a perdu un de ses enfants, une fille, ensevelie sous une avalanche à 16 ans.
«L’Epreuve Majuscule», dit-elle.

Nous faisons quelques mouvements et respirations. Elle est étonnamment réceptive pour quelqu’un d’à priori résistant. Elle se sent déjà apaisée.

Deuxième séance. Première visualisation. L’image est immédiate: elle danse avec son mari. Son visage s’illumine: «Il était hors norme. Il dansait comme un dieu. A chaque fois que l’on dansait, c’était un moment d’harmonie. Nos corps s’accordaient dans la valse, dans le rythme»…

Le rythme. Celui de la valse. Celui du coeur. Je connecte, elle connecte.
Un mari perdu. Un coeur qui a mal. Des larmes qui montent aux yeux. Elle n’en avait pas parlé depuis des années. Des moments de bonheur, elle en a vécu beaucoup avec sa grande famille. Pourtant, l’image qui vient tout de suite, c’est le moment le plus fort de sa vie. Avec l’homme qu’elle a dans le coeur. Evidence et force d’un souvenir ramené au présent.

La séance suivante, Monique apprend, par la respiration associée à la visualisation, à imprégner son corps des sensations très positives que lui inspire cette valse. Cette image et son rythme, régulier et harmonieux, elle va la garder, précieusement, en elle. Et mettre son coeur au diapason.

Moins d’une semaine plus tard, Monique me téléphone pour me dire que «tout est en ordre». Fin de l’arythmie. Plus besoin de choc électrique.

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